jeudi 1 septembre 2016

Bouddha nous demande de ne pas manger les animaux

Les bouddhistes ne sont pas tous végétariens.

Et pourtant, dans plusieurs soutras, le Bouddha Shakyamouni s’est prononcé contre la nourriture carnée, allant jusqu’à dire que la consommation de viande empêche d’atteindre l’éveil. 

Dans le bouddhisme, les soutras représentent la mise par écrit des paroles du Bouddha. De tous les écrits bouddhistes, ce sont donc eux qui sont les plus authentiques.

Dans Le soutra de l’entrée à Lanka., Bouddha s'élève contre la consommation de viande.


Le Soutra de l’entrée à Lanka

Le  Laṅkāvatāra Sūtra, ou Soutra de l’entrée à Lanka, recueille les paroles prononcées par le Bouddha lors de son entrée à Sri Lanka. Il est disponible depuis 2006 en français. Bouddha répond à une question du Bodhisattva Mahâmati au sujet de la nourriture carnée, et conclut en ces termes :

Il ne faut pas terroriser les êtres animés
En mangeant la chair de ceux qui furent
Jadis des êtres proches - cette chair
Constituée de toutes les substances impures.

De toute viande et de l’oignon,
De la ciboule, de l’ail et de l’alcool,
Des substances impures comme celles-là
Les pratiquants s’abstiendront.

Toujours ils éviteront l’huile de sésame,
De même que les lits où, forant ses galeries,
Niche une abondante vermine
Obsédée par la peur.

Boire et manger rendent indolent,
L’indolence appelle les mauvaises pensées
Et les mauvaises pensées, le désir ;
Voilà pourquoi il ne faut pas manger de la viande.

Les mauvaises pensées alimentent le désir,
Jusqu’à ce que l’esprit s’en trouve ivre.
L’ivresse de l’esprit perpétue la soif d’exister
Contre la libération des naissances et des morts.

On tue des êtres animés pour le profit,
On échange des biens contre la viande.
Tuer et achever de la viande sont des mauvais actes
Qui à la mort précipitent dans l’enfer des Lamentations.

Ne pas l’imaginer, ni l’ordonner, ni le vouloir
Ces trois points feraient une viande dite
« pure »?
Le monde ignore la viande « pure »,
Et ceux qui en mangent, je les blâme.

Ceux qui se dévorent les uns les autres
Renaîtront bêtes féroces,
Puantes et insanes :
Il ne faut donc pas manger de viande.

Chasseurs, chandâlas,
Bouchers, râkshasas :
Ils renaîtront dans ces castes-là
Pour avoir mangé de la viande.


Les carnivores éhontés
Seront  fous de vie en vie.
Les Bouddhas, les Bodhisattvas
Et les Auditeurs les réprouveront.

Dans le Hastikakshya et le grand Nuage
Le Nirvâna, l’Angulimâlika
Et le présent Soûtra de Lankâ,
Je préconise d’arrêter la viande.

Quand je parlais de voir, entendre et douter,
Je condamnais déjà la consommation de toute viande.
Victimes de leurs habitudes néfastes,
Les sots se font des idées fausses.

Si le désir fait obstacle à la libération,
La viande et les produits analogues aussi.
Les mangeurs de viande ne peuvent
Accéder à la voie des êtres sublimes.

Dans les générations à venir, certains
Proféreront mainte bêtise à ce sujet :
Qu’il n’y a pas de mal à manger de la viande pure,
Que le Bouddha en autorise la consommation.

La viande est « pure » quand elle est prise
Comme un médicament ;
Sinon, en manger revient à dévorer ses propres enfants.
En conséquence, les pratiquants mendient
Leur nourriture sans jamais passer la mesure.

Manger de la viande contrevient à la libération
Et menace la bannière de victoire des êtres sublimes
C’est une source de terreur pour les êtres
Et il faut donc s’abstenir d’en manger.

Ceux qui sont établis dans la bienveillance,
Je leur enseigne à ne jamais en manger
S’ils veulent éviter la compagnie
Des lions, des tigres et des loups.

Ceux qui s’abstiennent de viande et d’alcool
Renaîtront parmi les sages et les saints ;
Ils connaîtront l’abondance et la richesse,
Et ils jouiront de toute connaissance.
« Les mangeurs de viande ne peuvent accéder à la voie des êtres sublimes. »
Il faudrait donc que ceux qui aspirent à atteindre l’éveil tout en étant carnivores passent d’urgence au régime végétarien !

Bienfaits sur la santé


Si le Bouddha nous apprend que le végétarisme est bon pour notre esprit, la science moderne de son côté nous apprend que le régime végétarien nous permet de vivre plus longtemps et en meilleure santé :
longévité accrue de plusieurs années, moins de cancers, moins de maladies cardiovasculaires, etc. (voir ici). 

Ce qui je pense devrait intéresser ceux qui ne sont pas bouddhistes aussi bien que les bouddhistes.


Mieux profiter de cette existence fortunée (si nous avons la chance d'en avoir une)

Pour les bouddhistes cette longévité accrue représente un avantage particulier : en effet selon le bouddhisme il est très rare de pouvoir bénéficier d’une existence humaine « disponible et qualifiée », c’est-à-dire un corps humain et un esprit en bon état de fonctionnement, dans un pays en paix, sans soucis matériels, avec un accès aux enseignements bouddhistes.

Comme c’est une chance très rare, il convient d’en profiter le plus longtemps possible pour progresser sur la voie de la libération spirituelle. Le fait de pouvoir vivre plus longtemps et en meilleure santé est donc très précieux pour les pratiquants bouddhistes, cela leur permet de progresser davantage tant que c’est possible, en réduisant ainsi les risques d’une réincarnation de mauvaise qualité.

Une raison de plus pour être végétarien !

Sources :


2 commentaires:

  1. Très belle mise en page encore une fois sur ce sujet devenu si sensible.
    Je suis sûre que la planète se porterait mieux si nous ne continuions à nourrir et abreuver toutes ces tonnes de viande sur pattes partout dans le monde ; et que tous les hommes pourraient manger à leur faim.
    Dans son livre Nouvelle réalité : entretiens avec Sofia Stril-Rever, dont le thème est l'écologie planétaire, le Dalaï-Lama dit très bien que les tibétains ont toujours été par la force des choses obligés de se nourrir de viande et de poisson. Mais qu'ils respectaient la nature en ne prenant que ce qui servait à leur consommation. Il cite l'exemple des chinois qui sitôt arrivés au Tibet, et voyant qu'il y avait des poissons dans les rivières, se sont mis à surpêcher entraînant une raréfaction piscicole. De la même façon, le Dalaï-Lama avait été effaré de savoir que le gibier des forêts avait pratiquement disparu. Un peu de viande est parfois nécessaire, surtout pour les enfants, les femmes enceintes et allaitantes, les femmes en général, plus pauvres en fer, et les malades. Mais notre carnivorisme de pays riches est une honte !!!

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    1. Lors de la conférence donnée récemment à Strasbourg, le Dalaï-Lama a répondu à une question à ce sujet.

      Il a demandé aux monastères reconstruits en Inde de ne pas consommer de viande. Cela ne veut pas dire que tous les moines sont végétariens, mais que les cuisines des monastères ne préparent pas de viande.

      Le Dalaï-Lama lui même était devenu végétarien. Mais au bout de quelques mois il est tombé gravement malade. Il était devenu tout doré comme un Bouddha, non pas à cause de sa pratique spirituelle, mais parce qu'il était victime d'une hépatite. Ses médecins, aussi bien occidentaux que tibétains, lui ont demandé de repasser au régime carné.

      Ce qui ne déroge pas au Soutra de l'entrée à Lanka, selon lequel la seule exception valide consiste à utiliser la viande comme un médicament.

      Le Dalaï-Lama prône donc le végétarisme, tout en reconnaissant que lui-même ne peut pas être végétarien pour des raisons de santé.

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